Mon enfant pleure le matin à l’école, que faire ? Nos 10 pistes pour rendre la séparation moins difficile.
La rentrée des classes, une étape importante qui peut être difficile pour les enfants (et leurs parents).
Vous avez passé l’été à lire des livres sur l’école, à discuter de la maîtresse, de la récré et des copains. Votre enfant était enthousiaste et excité à l’idée de faire sa rentrée, mais à présent il pleure tous les matins et ne veut pas aller à l’école. Que faire ?
La rentrée à l’école maternelle est une étape qui apporte de grands changements dans la vie de votre enfant. L’excitation peut laisser place aux pleurs et aux cris quand la séparation du matin est difficile.
Tout d’abord sachez que ces pleurs sont tout à fait normaux, votre enfant a besoin d’exprimer ses émotions, et se sent plus libre de le faire avec ses parents qui sont ses figures d’attachements. Vous représentez une source de réconfort, de protection et de sécurité dont il a besoin pour ensuite explorer les nouveautés de la vie.
Alors que votre enfant pleure à chaudes larmes, et que vous partez sous ses cris, votre cœur de parent se serre… et c’est bien compréhensible.
Nous vous proposons 10 conseils pour traverser cette période difficile et pour aider votre enfant à mieux vivre la séparation du matin.
1 Aider votre enfant à se projeter en expliquant le déroulé de la journée.
2 Identifier un point de blocage.
3 Accepter son émotion et rester calme.
4 Choisir un objet secret auquel identifier la séparation.
5 Prendre le temps à la maison.
6 Prendre le temps de la séparation.
7 Dessiner un dessin d’amour sur la peau.
8 Glisser une photo de famille dans la poche.
9 Raconter sa propre expérience à l’école.
10 Prendre des repères sur le trajet de l’école.
1 Aider votre enfant à se projeter en expliquant le déroulé de la journée.
Expliquer pas à pas les étapes de la journée peut rassurer un enfant qui a peur de l’inconnu. Cela l’aidera à se projeter dans ses journées et le rassurera à chaque étape de son quotidien.
Le soir avant de se coucher ou le matin sur le trajet, expliquez-lui le déroulé de la journée. N’hésitez pas à décrire chaque étape. Vous pouvez aussi raconter le déroulé ensemble, à la façon d’un texte à trous, ou encore dessiner les étapes de la journée et les afficher dans sa chambre. Selon ses réactions, insistez et répétez le déroulé du matin jusqu’à la séparation ou plutôt le rythme de l’école.
“Demain matin, nous prendrons le petit déjeuner, nous nous habillerons, et nous nous laverons les dents. Ensuite, nous préparerons ton cartable et tu pourras jouer ou lire un livre un petit moment. Puis nous partirons à l’école. A l’école, le maître/la maîtresse/l’atsem sera là pour nous accueillir, nous lui dirons bonjour, et ce sera le moment de se dire au revoir.
Nous nous ferons un gros câlin et des bisous pour se dire au revoir et tu iras rejoindre les copains dans la classe. Papa/Maman viendra te chercher après la classe/la garderie pour rentrer à la maison.”
“Le matin, il y aura un temps en classe ou il faudra bien écouter la maîtresse, vous lirez peut être une histoire, ou peut être que vous chanterez une chanson. Peut être que tu feras du coloriage, des gommettes ou d’autres activités sympas.
Il y aura ensuite la récréation du matin, ou tu pourras aller courir et t’amuser dans la cour avec les copains. Vous rentrerez ensuite en classe pour travailler un peu, puis ce sera l’heure d’aller manger. Ensuite ce sera la sieste, puis encore la classe, (et la garderie). Papa/Maman viendra te chercher, nous seront heureux de te retrouver. Tu pourras nous raconter tout ce que tu auras fait dans la journée ! Nous rentrerons à la maison et nous pourrons jouer ensemble ou lire ton livre préféré.”
Insistez bien sur qui vient le chercher et quand (dès la fin de la classe, à la garderie) afin que votre enfant ne vous attendent pas dès le repas du midi, et qu’il ai bien en tête que vous viendrez le chercher pour rentrer à la maison. S’il a peur que vous l’oubliez, répétez lui que vous viendrez toujours le chercher à l’école et qu’il est impossible pour vous de l’oublier !
2 Identifier un point de blocage.
Il est important d’essayer de mieux comprendre la situation en discutant avec la maîtresse/le maître ou l’atsem. Comment se passe la journée de votre enfant ? Ses pleurs cessent ils quelques instants après votre départ ? Passe-t-il une bonne journée ? Y a-t-il eu une évènement particulier ?
Expliquez à l’équipe pédagogique comment fonctionne votre enfant. Par exemple s’il ne supporte pas qu’on le porte quand il est triste et que cela ne fait qu’accentuer ses pleurs, informez-les en leur proposant de le prendre plutôt par la main pour l’attirer en classe.
Discutez aussi avec votre enfant pour comprendre ce qui lui déplaît à l’école. Peut être que la sieste est un moment difficile pour lui car il n’en fait plus, ou qu’il n’arrive pas à s’endormir à cause du bruit des autres enfants ? Vous pourrez alors discuter avec la maîtresse pour envisager de ne pas faire la sieste ou de déplacer son lit dans un coin plus calme du dortoir.
Est-il incommodé par le bruit en classe ? Discutez-en avec la maîtresse, peut être y a-t-il un coin calme ou votre enfant pourra se rendre quelques minutes lorsque le bruit l’incommode, pour faire un exercice de respiration et se calmer ?
3 Accepter l’émotion de son enfant et rester calme.
Gardez en tête que pleurer permet à votre enfant de libérer une émotion, ce qui est sain. Rappelez-vous également que les jeunes enfants ne savent pas encore gérer leurs émotions et ressentent tout intensément. Accueillez cette tristesse sans la nier, ni comparer votre enfant aux autres, avec des remarques du type « regarde ton copain ne pleure pas lui » .
Entrez dans votre bulle pour le réconforter mais ne vous laissez pas emporter par son émotion et restez calme. Les émotions sont communicatives dans les 2 sens, votre enfant ressent aussi les vôtres. Dans ces moments, il a besoin de réconfort et de vous sentir serein(e). Exprimer de la tristesse, du stress, de la colère ou de la culpabilité ne l’aidera pas et risque de décupler son mal être.
Préparez-vous donc à ce moment de séparation difficile et répétez vous bien : « On va y arriver ! » « Oui, on va y arriver, mon enfant est capable, il a besoin de temps et de réconfort. Bientôt cela ira mieux. Cette école est une bonne école, la maîtresse/le maître et l’atsem sont bienveillantes. Il a besoin que je sois calme et serein(e), nous allons y arriver ensemble. Yes we can ! 😉 »
Si cela est plus difficile pour un parent qu’un autre et que votre organisation le permet, ce sera le parent le plus zen qui emmènera votre enfant à l’école au moins pour un temps.
4 Choisir un objet secret auquel identifier la séparation.
Choisissez ce petit objet secret et donnez-le à votre enfant juste avant la séparation du matin en lui disant qu’il devra vous le redonner le soir. Ainsi votre enfant gardera en tête que vous reviendrez le chercher. En cas de coup de mou, il pourra toucher l’objet dans sa poche et se rappeler qu’il sera bientôt de nouveau avec vous. Récupérez bien l’objet lorsque vous retrouvez votre enfant, afin qu’il soit bien associé à la séparation.
5 Prendre le temps à la maison .
Entre les réveils difficiles, le petit déjeuner, l’habillage, la toilette, et les pipis de dernière minute, c’est une petite course contre la montre qui se joue chaque matin pour respecter l’horaire de l’école. Le fait de se presser, de vous voir pressé(e) ou agité(e), et de se sentir un peu bousculé(e) peut déjà faire monter l’angoisse chez votre enfant. Le temps d’apaiser la situation (à minima) essayez de vous lever 10-15 minutes plus tôt afin d’adopter un rythme plus cool. Cela vous permettra d’avoir le temps de rassurer votre enfant, de lui laisser la possibilité de vous parler, et de lire une petite histoire avant de partir.
6 Prendre le temps de la séparation.
Il faut également prendre le temps de la séparation, sans quoi votre enfant pourrait se sentir « parachuté » à l’école. Arrivez 5 -10 minutes en avance et prenez le temps de dire au revoir avant de vous diriger vers la porte de l’école. « Maintenant qu’on s’est dit au revoir, nous allons à la porte de l’école et tu pourras rejoindre tes camarades, es tu prêt(e) ? »
Se dire au revoir quelques mètres avant l’endroit de la séparation permet de ne pas être pressé par d’autres parents qui arrivent derrière vous, et d’éviter les pleurs des autres enfants.
7 Dessiner un dessin d’amour sur la Dessiner un petit cœur sur son poignet, son bras ou ailleurs, et le même sur le votre.
Choisissez un endroit du corps que votre enfant peut voir sans se déshabiller, en remontant sa manche par exemple. Ce petit cœur est un lien symbolique entre vous deux. En le dessinant au stylo le matin, embrassez-le et expliquez à votre enfant que vous y mettez tout votre amour et que ses parents sont toujours là dans son cœur. Dites lui que vous pourrez penser l’un à l’autre dans la journée en regardant ou en touchant le petit cœur.
8 Glisser une photo de famille dans la poche.
Cela permet de faire un lien avec la maison. Votre enfant pourra la consulter en cas de mou et se rappeler qu’il vous retrouvera bientôt. Expliquez-lui : “cette photo représente notre famille et notre amour, elle te rappelle que nous reviendrons te chercher et que nous serons bientôt de nouveau réunis à la maison”.
9 Raconter sa propre expérience à l’école.
Photo à l’appui si vous en avez, montrez-lui que vous aussi à son âge êtes allé à l’école, que vous aviez une maîtresse, des copains etc. Partagez quelques souvenirs heureux de vos premières années d’école. Si vous avez toujours des amis de cette époque là, faites remarquer à votre enfant que c’est à l’école que vous les avez rencontré. Si votre enfant vous demande de rester le matin, expliquez-lui que ce sont les enfants qui vont à l’école, que les parents ne peuvent pas rester et que vous même êtes déjà allé à l’école quand vous aviez son âge.
10 Prendre des repères sur le trajet de l’école.
Sur le chemin de l’école, trouvez des repères pour montrer à votre enfant que l’école n’est pas loin de la maison : la boulangerie, la maison du copain, le parc et hop l’école est déjà là !
Vous pouvez aussi varier les trajets et laisser votre enfant choisir, cela peut le motiver à prendre le chemin de l’école. Si vous en avez la possibilité, faîtes le trajet avec un copain ou une copine de classe, pour faire une sorte de transition et bénéficier d’un effet de groupe lors de la séparation.
Cette période est éprouvante pour les enfants comme pour les parents. Si les pleurs et l’angoisse de votre enfant ne s’atténuent pas et que votre situation personnelle vous le permet, vous pouvez aussi envisager de ne le laisser que le matin à l’école pour sa première année. Certains enfants ne sont tout simplement pas prêts.